mardi 5 juin 2012

"Rien ne sert de courir, il faut partir à point"


Il a plu, il pleut et il pleuvra, conjugaison pour un printemps maussade en ce 3 juin 2012 à Ste-Brigitte de Laval. Quoi de mieux à faire en ce dimanche pluvieux que d'aller faire un "tour de char". Rappel de beaux dimanches des années '60.  Quand j'étais jeune, papa nous amenait faire un tour dans la rutilante Chrysler familiale pour visiter la campagne; nous partions souvent vers le nord pour voir les élevages de dindes à Tewkesbury ou bien nous roulions, pépère, le long de la rivière Jacques-Cartier, un façon pour mon père de faire connaître la ruralité québécoise à ses deux filles. Cela se terminait invariablement par la dégustation d'un "cornet". 


Après un petit-déjeuner frugal, nous embarquons Blackie dans le Safari Condo pour un voyage qui l'amènera dans la grande métropole, dernière étape avant l'embarquement dans un avion de West Jet, point de non-retour pour cette expédition. Le "tour de char" en ce dimanche des années 2000 se déroule à merveille. Nous arrivons Marie et moi, à Montréal-Trudeau vers 14h45 ce qui nous laisse bien du temps pour débarquer notre colis et passer quelques heures avec les grandes voyageuses, le départ vers Vancouver étant fixé à 18h30.  Nous n'avons eu à supporter qu'un seul bouchon de circulation sur l'autoroute Métropolitaine ce qui somme toute est exceptionnel compte tenu qu'à l'instar de bien d'autres routes québécoises, cette artère souffre de blocages continuels et les pontages qu'on y effectue causent bien des cauchemars aux automobilistes. Accueillies chaleureusement par nos cyclistes et leur famille, nous larguons le tandem à la porte numéro 1. Hugh monte à bord du camion avec moi pour me diriger vers un stationnement de courte durée. Nous slalomons entre les cones oranges qui bordent les routes de l'aéroport pour arriver enfin à l'endroit que nous cherchions. 2,1M me dit la pancarte devant moi. Je ne passe pas avec mon camion dont le toit est surélevé et j'en avise Hugh qui me dit: "Pas de problème, il doit sûrement y avoir une sortie". Feux de position pendant que mon compagnon d'infortune sort pour trouver une issue. Les automobiles s'accumulent et décident après coup de me contourner pendant que Hugh cherche toujours à pied un moyen de nous sortir de là. Croyez-le ou non, il n'y a pas de "sortie" pour nous comme il n'y avait pas de pancarte non plus pour nous indiquer de ne pas nous engager sur cette route à sens unique…! Aux grands maux, les grands remèdes. Hugh court à l'arrière du camion faisant signe aux véhicules de me contourner pendant que je rebrousse chemin à reculons… Et c'est long, à reculons ! Et c'est pas évident de faire un STOP à l'envers, mon vieux cerveau a de la misère à s'adapter. On finit par laisser le véhicule dans le stationnement longue durée et ce sans accident, grâce à Hugh resté très calme malgré un léger essouflement: la course derrière un camion qui recule n'était pas au programme. 






Nous arrivons finalement dans la salle du terminal de l'aéroport où nos amis commençaient à s'inquiéter. Je passe sous silence les scénarios saugrenus qu'ils ont inventés pour expliquer notre longue absence. L'atmosphère est à la fête, les retrouvailles se font dans la joie. Nos valeureuses cyclistes accompagnées de leur famille sont reconnaissantes de notre petite visite à l'aéroport. Le colis que nous avons transporté y est pour quelque chose. Je prends des photos pendant que tout le monde fait la file avec elles pour l'enregistrement des bagages . 




Une ombre plane au-dessus de leurs têtes


Soudain, il semble y avoir un rassemblement de quelques employés de West-Jet au guichet où se trouve nos amies. Je m'approche et je comprends que la boîte du tandem est trop grosse pour embarquer dans la soute à bagages. Bon, c'est vrai que c'est immense: 8 pi 4 pouces par 41 pouces, c'est pas un écrin pour un bijou mais Hélène avait pourtant parlé au représentant de la compagnie qui lui avait dit qu'il n'y avait pas de problème. Toutes les solutions sont envisagées sauf celle de scier le tandem pour en faire deux vélos, ce qui aurait été la seule solution qui aurait rencontré les normes de grandeur pour l'embarquement. 




Retour à la case départ... on rembarque le tandem.


Finalement les agents de la compagnie d'aviation les réfèrent à un endroit situé à quelques kilomètres de là où ils embarquent les gros objets indésirables dans le ventre des avions "cargo". Après avoir pris tous les renseignements nécessaires, après avoir ramené le véhicule à la porte numéro un, après avoir placé à nouveau le Blackie dans le camion et salué une dernière fois nos voyageuses, nous partons avec Hugh vers le lieu dit. Oublions que Miss Julie, notre GPS trouve le tour de ne pas trouver le numéro civique de la rue Reverchon, que Hugh doit encore courir pour aller quérir dans la salle aéroportuaire son iPhone sur lequel il a trouvé l'adresse de l'endroit, nous voilà parties vers "West Jet Cargo" pour essayer de mettre à bord de l'avion le très esentiel tandem. Nouvelles discussions avec d'autres employés qui hésitent à embarquer le gros colis mais finalement quelque 375$ plus tard nous voilà tous les trois sur la route qui mène à l'aéroport où Hugh pourra saluer sa belle Josée, récupérer Martin-Pierre et revenir vers Québec.


Voilà, c'est fait. Pendant que j'écris ces lignes, nos voyageuses refont le plein d'énergie chez la cousine Michèle à Vancouver avant de chevaucher leur vélo pour le retour vers la maison. J'imagine que les émotions refluent, que la pression diminue alors qu'elles s'apprêtent à donner le coup d'envoi. Quant à savoir si le tandem est arrivé en même temps qu'elles, vous devrez comme moi attendre le prochain épisode...



10 commentaires:

  1. quelle aventure !!!! un peu stressant comme départ , mais il n'y a pas de problêmes que des solutions !un sage a dit =¨les aléas d'aujourd'hui seront les risées de demain, alors pourquoi ne pas en rire tout de suite ¨ j'ai bien hâte de savoir la suite. Je vais adorer suivre ce périple, ce sera comme un livre que je vais dévorer tout l'été.

    line marcoux

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  2. Ce petit mot est pour Lise, je te félicite pour tout ce que tu fais, tu as vraiment un coeur en or. Et que dire de ta plume, je suis bien contente de pouvoir te lire tout l'été, tu es tellement captivante dans tes récits. Encore une fois félicitation.

    Ginette Lavoie

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  3. Salut !
    Tu n'as pas perdu ta plume chère Lise. L'aventure est commencée et nous resterons pendus à ta plume tout l'été...tout en envoyant nos ondes positives au BC, en Alberta et.... PS: J'ai contacté la communauté des ours, mes bons amis, et elles seront protégées que je vous dit !

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  4. Bonjour Lise,

    Je suis une amie d'Hélène et je suis bien heureuse de pouvoir suivre son périple par l'entremise de votre plume, qui ma foi, sera fort agréable à lire. Quel départ!

    Nathalie G

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  5. Salut les filles,
    Je trouve votre projet très emballant.
    Félicitations pour votre contribution envers les enfants autistes.
    Que le dieu des vents soit dans votre dos tout le temps.
    Bon courage,
    Michelle B. et belle-souer de MariepisLise

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  6. Bonjour Josée,

    J'espère que ton voyage s'est bien déroulé, dit bonjour au gens de vancouver pour nous. Je suis très excité de pour toi.
    Bonne route on est avec toi.

    Lise et Gilles

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  7. Bonjour les filles (Josée, Hélène, Maripilise)

    Quand on ne fait rien, il n'arrive rien...Avec vos expériences respectives de voyage, ce n'est pas un petit désagrément comme celui-là qui vous arrêtera, j'en suis sûre. Assises sur votre Blakie, vous pourrez calmement apprécier encore plus les beaux paysages de l'ouest que vous aurez le plaisir de traverser en vous remémorant ce petit incident. On vous accompagne en pensée et on vous lit jusqu'au bout.

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  8. Les voyages forment la jeunesse! :)
    Claude Jolicoeur

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  9. Chère Josée,
    Un départ abracadabrant.....votre histoire m'a bien fait rire.......Heureuse de pouvoir vous suivre toute l'été! Je pense à vous. Bonne route !

    Andrée, Gilles et Roxane
    Xxxxxx

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  10. Go, go, les filles, je viens de regarder la météo de Vancouver, il annonce de la pluie, yes! Aussi bien de l'avoir au début, et par la suite, vous aller pouvoir faire "cocher" c'est réglé ...., mais n'oubliez pas vos imper....vous savez, j'ai une certaine expérience!,, bonne route !!
    Une journée à la fois!!! Bravo à vous deux ! Merci André, d'avoir pris en charge le trajet des ours!
    Mariette Simoneau

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