samedi 28 juillet 2012

Le don que l'on porte


Pas beaucoup d'inspiration aujourd'hui. J'ai trop hâte de publier la surprise préparée par Hugh, le conjoint de Josée. On y va avec la nouveauté immédiatement et on parle de nos cyclistes un peu plus tard.

Pour qu'on puisse garder un souvenir de cette merveilleuse aventure et contribuer à la collecte de fonds pour Autisme Québec, Hugh a eu l'idée de commander 50 T-Shirts que vous pourrez acheter à raison de 20$ chacun. Toutes les sommes amassées iront à l'organisme Autisme Québec car c'est le garage "E. Baillargeon Auto" qui finance l'achat des maillots. Ils sont d'un bleu assez foncé avec un peu de gris, couleur "denim" et l'inscription est en blanc. Il y est écrit: "De Vancouver à Québec… L'Amitié, une âme à deux corps". Vous pouvez commander en cliquant sur la petite image du T-Shirt à droite. 
Qu'on le porte pour une amie, une soeur, une mère, une cousine, pour le courage et l'effort déployés, pour la ténacité dans le défi, pour le parent d'un enfant autiste, pour le souvenir de cette aventure mémorable et la fierté d'y avoir participé ou juste parce qu'il est beau, qu'on l'achète pour le garder, pour le porter en vélo ou à pied, dans la maison ou sur la plage, pour le donner, peu importe la raison il est important de poser ce geste ne serait-ce que pour ne pas oublier.

Voilà une image agrandie de ce maillot que votre blogueuse et sa Marie porteront fièrement en pédalant lors de leur prochain voyage en Oregon au mois de septembre prochain.

Pour commander, CLIQUER dans la colonne
à droite sur la petite l'image du T-Shirt


Retour en arrière. 

Nous avons laissé Hélène et Josée à Wakefield au Michigan le 20 juillet. Le lendemain elles entreprennent une longue route de 90K qui les mènera à Trout Creek. Je laisse Josée vous raconter cette journée du parcours. 

On avance l'heure ! Nous sommes désormais dans le même fuseau horaire qu'au Québec !!! Un autre signe tangible que nous approchons !
Une journée qui fait du bien au mental ! UN VENT DE L'OUEST, donc de dos durant nos 90 km !!! Il n'y en a pas eu souvent de celles-là qui soi disant allaient être normalement plus nombreuses en roulant d'ouest en est ! Ce n'est pas ce que nous avons vécu à date !!! Mais il reste le tiers de notre parcours pour valider ce grand principe qui a motivé des centaines de cyclistes à faire comme nous, traverser le pays d'ouest en est afin de bénéficier des vents favorables . Et dire que j'ai tenté maintes fois de comprendre ce qui avait bien pu motiver les cyclotouristes que nous avons croisés en C-B et en Alberta à faire le contraire !!! Peut-être l'ont-ils vraiment compris l'affaire ? Bref, magnifique journée avec le VENT DANS l'DOS ! Ai-je assez dit que c'était MAGNIFIQUE ??? Je crois que non, alors je le redis, c'était MAGNIFIQUE ! Les deux filles sur deux roues pour l'autisme étaient contentes, et en bonus, du soleil que dans le dernier tiers, ce qui signifie peu de chaleur! Ha oui, autre bonus, dans de telles conditions, le postérieur nous remercie et remercie aussi les vents favorables car ceux-ci leur accordent un certain répit ! Moins l'effort est grand, plus l'arrière-train se porte bien car moins de pression sur les pédales. On se souhaite d'autres belles conditions comme celles-là !
Il y a eu encore quelques côtes sur la route 28 Est. Si je vous disais que j'aime les côtes plus que jamais, diriez-vous comme la serveuse qui nous a accueillies au restaurant l'autre jour : "Are you girls crazy ?" Je les aime pour 3 raisons bien simples: 1- elles ne me font plus peur, 2- Hélène et moi sommes rendues des expertes de montées en tandem, et 3- parce que je peux reposer mon postérieur en les descendant ! :-) Alléluia les côtes !!! Et non, je n'ai pas perdu ma lucidité !
Avec un départ à 6h00AM, nos 90 km étaient chose du passé à 11h00AM. Notre dîner au sandwich au jambon avec du bon pain de boulangerie était délicieux ! Nous couchons dans le Ottawa National Forest à Trout Creek, le paradis de la chasse et de la pêche, dans un petit motel (4 chambres et 4 cabines), le Two Rivers Motel. Pn le nomme ainsi car il se trouve au croisement des rivières Ontonagon et Jumbo. Nous n'aurions jamais pu dénicher cet endroit sans l'aide de notre hôte et propriétaire du Regal Country Inn, M. Swanson et de ses clients aide-forestier qui hier ont gentiment fait des téléphones pour tenter de dénicher un endroit qui nous permettrait de rouler aujourd'hui sur une distance sous la barre des 100 km. Nous avons obtenu exactement ce que nous recherchions et ce dont nous avions besoin. C'est incroyable comment les gens peuvent nous apporter de l'aide jour après jour ! 
Nous avons ajouté 6 km à nos 90 de la journée car le resto le plus près était à 3 km de notre chambre. On a encore eu un sacr... de chien qui nous a cour après... Le pire était qu'il fallait refaire le chemin inverse après notre souper... Nous nous en sommes sorties sans anicroche !
J'imagine que la technique de Michelle ça marche si tu as pris la peine de le mentionner sur le blogue ?
Nous avons lu ton dernier post pendant notre souper au bar local de Kenton... Tu aurais dû voir les deux "french canadian girls" manger leur hamburger au comptoir du bar sombre parmi des américains, tous de la gente masculine!
On a levé les pattes vite et nous devions monter une côte avec le hamburger dans la gorge tout en nous préparant à faire face de nouveau au chien, cette fois Hélène avec un bâton à la main ! Encore une fois, elle était prête !!!
Pour revenir au dernier post, nous étions mortes de rire de voir les photos transformées !!!! C'est super DRÔLE ! J'ai particulièrement aimé le nœud papillon, les couleurs concept avec le Popsicle et le Sombrero !!!! :-)

Et maintenant pour confondre les sceptiques qui pensaient que nos cyclistes s'étaient acheté des accessoires pour accompagner leurs popsicles, voici les vraies photos qu'elles m'ont fournies. Faut dire que chez nos voisins du sud tout est possible. C'est donc à ce moment de notre histoire où l'on se rend compte que la blogueuse devient parfois blagueuse - plutôt facile celle-là! 







La revanche de Josée.
Petit intermède avant de poursuivre. Je dois quitter mon Mac chéri pour rejoindre mon autre chérie qui me rappelle que nous devons aujourd'hui éliminer un nid de guêpes logé dans le pignon près du toit, côté piscine. On comprend que ces intruses ont bien mal choisi leur résidence d'été. Avant de procéder à la destruction, il a bien fallu cogiter un moment pour trouver un moyen d'atteindre ce nid installé à plus de 35 pieds du sol. Pas question de grimper dans une échelle ou de monter sur le toit -l'expérience de mon voisin tombé de son toit de garage qui est resté alité de longs mois avant de pouvoir reprendre la vie qu'il menait, nous a assez marquées pour nous rendre extrêmement prudentes. Donc, on décide de procéder en passant le corps par la fenêtre du deuxième et en remontant avec une corde le pistolet de la machine à pression rallongé pour la circonstance avec la perche qui sert à nettoyer la piscine. Une corde me permet de tirer sur la gachette pour activer le jet d'eau. Réussite complète. La piscine est sécurisée.


Nous n'offrons pas le service à domicile



Fermons cette parenthèse dans la vie de votre blogueuse et revenons à la vraie histoire. Pour la raconter, je dois vous avouer que je n'ai pas eu beaucoup de textes de Josée qui m'avait habituée à une fidélité sans faille dans l'envoi de ses récits. Qu'à cela ne tienne, je suis tellement contente qu'elle se repose l'esprit que je suis prête à inventer des bouts d'histoire pour noircir la page blanche, comme on disait à une certaine époque bien lointaine. Cela vous rappelle encore une fois l'âge vénérable de votre scribe. Le fait que je réinvente le récit ou que j'en "mette un peu", comme on dit, ne surprendrait guère mon amie Cécile. Ne vous inquiétez pas lecteurs, je me retiendrai et ce reportage restera conforme aux faits. 

22 juillet. En route vers Ispheming. Le vent est favorable. Encore une belle journée. 

23 juillet. Direction Munising. Pas de nouvelle sauf les statistiques de la journée. Douze jours sans congé… Nous décidons d'écrire un courriel aux filles pour demander s'il ne serait pas à propos de prendre une journée de repos. Première réponse: "Salut les Maripilise inquiètes,tout va bien, notre plan est de prendre une journée de congé à Sault Ste-Marie…". Un peu plus tard, un autre courriel: "Comme la ville de Munising nous offre le Lac Supérieur et des activités intéressantes (croisières, beach), nous avons décidé de prendre notre journée de repos demain mardi plutôt qu'à Sault-Ste-Marie, ville qui doit avoir des attraits disons moins mémorables... "


Cette photo n'invite-t-elle pas à la détente?


L'ombre de nos deux idoles






24 juillet

Dans un clip audio où elle poursuit ses récits de voyage, Josée nous dira que la journée de repos à Munising leur a fait du bien "au corps et au mental". Elle avoue avoir fait le tour de l'horloge tellement elle était fatiguée. Ce fut comme on le dit souvent Marie et moi, une "journée volée" au tumulte de la vie, une journée d'arrêt où la seule chose permise est le bonheur. Aujourd'hui pas de routine, pas d'heure fixée pour la levée matinale, pas d'effort à fournir. Un déjeuner tardif à l'heure du brunch. Un homme les aborde pour demander qui a gagné le Tour de France et elles apprendront que c'est leur bronzage de cyclistes qui l'a attiré vers elles pour poser sa question. Les filles en ont bien rigolé et elles ont reçu 40$ pour la fondation de Don, Kathy, Robert et Ellenove.

Photos de cette journée de repos et de la croisière "Pictured rocks" de 3 heures qu'elles ont effectuée sur le Lac Supérieur. Josée enlève lunettes et casque et porte une camisole histoire de gommer un peu ses yeux de "raton négatif" et de corriger son bronzage.







Bronzage de cycliste


25 juillet.

Direction Newberry. Journée de pluie intense et peu de pauses dans la journée ce qui leur laisse une impression d'avoir roulé très vite. Josée avouera que son genou gauche lui fait mal et que la journée de repos a été insuffisante pour lui permettre de récupérer entièrement. Elles se reposent dans ce nid douillet et sec que leur procure leur chambre de motel en regardant la pluie ruisseler dans les fenêtres et remercient le ciel de leur chance de ne pas être obligées de camper sous la tente. Et comme je les comprends! 


26 juillet - Sault-Ste-Marie

Un retour au Canada. Wow… Elles s'en viennent bientôt.

27 juillet

11h30. Coup de téléphone Facetime pendant que je lis une recette sur mon ordinateur. Ce sont bien elles, souriantes et en santé. Nous recevons des amies pour le dîner, Ginette et Elyse avec qui nous avons travaillé Josée et moi. Coïncidence heureuse. Les quatre filles se parleront longtemps sur Facetime et Skype, pendant que Marie et moi mettront la dernière main au repas. Nous entendrons avec plaisir les éclats de rire de nos amies et nous participerons de loin à ces retrouvailles virtuelles.

J'apprendrai avec joie que nos valeureuses cyclistes ont pris quand même la journée de congé prévue à Sault-Ste-Marie en ce jour du 27 juillet.


Post-scriptum. Un message de Josée pour Christine sa belle-maman qui lui a offert un livre lors de son anniversaire:

Ce livre est intitulé "Vélo d'un océan à l'autre" et il a été écrit par un couple de québécois Valérie Hébert et Stéphane Marchand.  Je l'ai littéralement dévoré lorsque je l'ai lu la première fois.  Depuis ces années et jusqu'à notre départ pour Vancouver le 3 juin et il a été une référence tout au long de notre préparation tant au niveau de l'itinéraire, des distances parcourues, de l'équipement de voyage que des sentiments qu'ils ont su si bien décrire.  Ce livre a d'autant plus été important pour moi au niveau qu'il a été en quelque sorte la bougie d'allumage entre Hélène et moi à la concrétisation de ce projet durant l'été 2012 plutôt qu'en 2013 ou en 2014. C'est à ce moment que notre rêve vieux de 15 ans est devenu un projet.  Je remercie encore de tout cœur Christine de m'avoir offert un si BIG BIG BIG cadeau.









samedi 21 juillet 2012

Fatigue et fou rire


16 juillet - 101K

Les filles enlèvent leur casque devant la caméra pour la première fois et oui, elles ont des cheveux… qui ont poussé. Elles logent dans une cabine au Winnibigoshish Historical Center à Bena dans le Chippewa Nat'l Forest. On ne voit pas beaucoup leur coiffure mais ce sont les seules photos qu'elles m'ont fournies.




Il semble que ce jour-là, en plus de son casque, Josée a porté un masque en moustiquaire pour ne pas respirer les mouches à chevreuils. Je n'ai malheureusement pas reçu de photo de Josée attifée de la sorte mais des paparazzi ont réussi à prendre quelques clichés de nos cyclistes alors qu'elles avaient enlevé leur casque lors d'une pause-popsicle à Cass Lake au Minnesota. Vous remarquerez que depuis qu'elles voyagent aux USA elles essaient de passer incognito.











17 juillet - 57K

Courte journée dont je ne saurai pas grand'chose. Je constate que mes amies sont bien fatiguées cette semaine. Bien sûr elles ont toujours de l'entrain et leurs jambes bioniques continuent à pousser inlassablement sur les pédales de Blackie mais les nombreux kilomètres accumulés au compteur commencent à réclamer leur dû. Même si elles en ont l'air, elles n'ont plus vingt ans nos belles cyclistes. Quand j'ai peu de nouvelles d'elles, je sais que non seulement elle repose leur corps mais aussi qu'elles mettent leur cerveau au ralenti. Je ne suis pas inquiète, bien au contraire, je sais que c'est la meilleure façon de se ressourcer.


18 juillet -123K

Pas de chaleur, pas de soleil, pas de moustiques mais un fort vent de l'est. Première rencontre avec le deuxième ennemi du cycliste: le chien, le premier étant le vent. Deux cerbères enragés qui veulent protéger leur territoire, deux "jappeux" mal élevés par des propriétaires qui n'ont pas la décence de les attacher pour éviter qu'ils ne provoquent des accidents. Si vous avez pédalé un peu sur les routes, vous savez ce que je veux dire. Il me semble que Michelle, ma belle-soeur, m'avait dit qu'elle les arrosait avec sa bouteille d'eau pour les éloigner. Pas vraiment facile à faire quand on voyage à deux sur un tandem chargé. Hélène semble-t-il avait sorti son pied de l'étrier et se tenait prête à leur "donner un coup de pied dans les couilles". Heureusement cet incident finit bien.

Une journée éprouvante sous le signe de la peur mais sous le signe aussi des fous rires histoire de décompresser un peu.

Duluth, Minnesota

19-20 juillet

Message de Josée:

Voici une journée typique:
4h30 AM, Lever du corps, on s'habille et on fait nos bagages ; 5h15 AM, On déjeûne à la chambre avec nos achats effectués à l'épicerie la veille; 5h45 AM, On installe les bagages sur le vélo, on pompe les pneus, on vérifie les attaches du Bob;  6h00 AM, C'est le départ et on regarde le lever du soleil; 8h00, La pause collation - fromage, barre énergétique, noix, jus, muffin; 9h30, La pause hydratation qui se répète tout au long de la journée minimalement une fois l'heure; 11h00-12h00, Dîner sur le bord de la route avec nos provisions dans la glacière; 13h00, ou plus tard selon la distance parcourue, fin de la journée sur Blackie. On trouve un motel, on prend la douche, on écrit ou on lit, on parle avec notre famille, on va à l'épicerie; 17h00, On soupe au resto; 18h00, On met notre pyjama, on filtre notre eau du lendemain avec notre Life Saver , on étudie nos cartes routières et on attend l'heure du coucher impatiemment !!! 20h00 Dodo time !
À travers cette routine, on se bidonne et on pédale !!!

Les choses qui réconfortent nos aventurières quand elles doivent affronter les vents de face, les bestioles qui piquent et celles qui jappent, les chaussées abimées et la chaleur de l'enfer, ces petites choses qui leur redonnent le courage de continuer sont les pauses fou rire, les nuages qui les protègent, la nature dans sa beauté estivale, les salutations des automobilistes, les belles rencontres, les conversations avec la famille, les courriels et les commentaires sur le blogue.

Et ce qui ravi votre blogueuse, outre les commentaires, c'est d'être un rouage dans cette belle aventure, d'être celle qui livre cette fascinante histoire d'amour et d'amitié. Parfois au hasard de conversations et de rencontres, j'apprends que ces écrits sont suivis avec beaucoup d'intérêt par des personnes qui n'osent pas écrire de commentaires. Je les remercie de m'en parler. Je remercie particulièrement ma belle-maman de 88 ans - vive comme une mésange -  qui, quelques fois par semaine, ouvre son ordinateur et pense à vérifier si de nouvelles aventures des "Deux filles, deux roues pour l'autisme" ont  été publiées et qui m'en parle comme d'un feuilleton qui l'émeut ou la fait rire. Beaucoup de personnes sont malheureusement comme des vins de piètre qualité, ils se vinaigrent avec l'âge, s'aigrissent, ma belle-maman est un vin de garde qui prend avec le temps toute la saveur des grands crus.


Lever de soleil à Ashland


Après 3 sundaes au caramel et un chausson aux pommes McDo
à 10h30AM à Ironwood Michigan, c'est comme du super sans plomb !











lundi 16 juillet 2012

Direction Sud


9 juillet 2012, Brandon, Mac Gregor 98K
Lors de la dernière publication du blogue, nous avons laissé Josée avec une guêpe qui était entrée par effraction dans son chandail. Cet épisode a engendré des réactions totalement contradictoires: les uns ont plaint la pauvre Josée et les autres - des amies semblent-ils! - ont mentionné non sans un certain sarcasme, qu'elle avait pris cette habitude en randonnée de se dévêtir inopinément sans égard au public qui la regardait. Quoiqu'il en soit je n'ai plus entendu parler de cet événement pendant toute la semaine qui a suivi. Hélène déguisée en infirmière pour la circonstance, a sûrement fait un très bon travail.

Hier soir (15 juillet) nous avons eu une conversation sur Facetime avec une Josée méconnaissable - elle avait enlevé son casque - et elle nous a montré les effets sur sa peau des quatre piqûres de guêpes: pas beau à voir...  Semble que ça pique en m... surtout dans un bain de sueur salée. 

10 juillet, Mac Gregor, Winnipeg 103K
Journée d'intense chaleur qui se termine chez Jean Caron, cousin de belle-maman où nos cyclistes seront reçues par Carol sa conjointe, avec un grand verre d'eau fraîche ce qui constitue un des plus grands plaisirs du sportif au visage blanc de sel séché. Comme je vous comprends les filles, moi qui ai fais un peu de cyclotourisme dans une autre vie - car j'ai déjà été jeune moi aussi! - je me souviens de certaines fins de journée où le bonheur se trouvait dans un verre d'eau fraîche offert avec un sourire.
Sur la route, des champs de blé et de lin qui ressemblent à s'y méprendre à des champs de lavande, deux dons pour la cause, le premier de 10$ de la part de Kirk de Brandon Saskatchewan et le second de 20$ de Daniel Lorrain de Thunder Bay. Après un souper réconfortant, la soirée s'étire en longues et agréables discussions. Journée de farniente planifiée pour le lendemain. 2517K depuis Vancouver, on fête la mi-parcours.

Un champ de blé au Manitoba.
Elles les enlèvent donc ces casques de vélo!



Un champ de lin




11 juillet - Congé
Blackie se refait une beauté, merci au cousin Jean. Merci pour tout en fait, pour l'agréable séjour, les délicieux repas, les lits douillets, la visite de St-Boniface, les commissions au bike shop, à l'épicerie, à la banque. "Nous apportons ces bons moments dans nos sacoches" dira Josée et je suis certaine que cela contribuera à les alléger.

Un bon déjeuner pour Hélène

Jean et Carol
12 juillet - Winnipeg, Emerson 103K
Courriel de Josée à sa blogueuse "Doré(e)":
Winnipeg symbolise la réalisation de la mi-parcours de notre périple. Ce matin, nous avons le vent dans le nez pour amorcer la 2e moitié, un fort vent de face avec des orages à l'horizon. Nous empruntons avec l'appréhension des orages l'autoroute 75 sud vers nos voisins américains que nous côtoierons durant les 2 prochaines semaines. Ce sera le Dakota du Nord, le Minnesota, le Wisconsin et le Michigan. Moins de côtes, de plus beaux accotements, moins d'ours et plus : ! Voilà ce qui a penché dans la balance ! Nous dormons ce soir à Emerson Manitoba à la frontière Canada-E-U au Maple Leaf Motel où Fred et Dianne Ingimundson nous offrent la chambre avec plus de 50% de rabais !!!
Les moments forts de la journée, le vent tantôt fort, tantôt inexistant, tantôt faible et qui change de direction, le ciel orageux, la pluie, les nuages, le temps chaud et le soleil de plomb !!! Ça montre à quel point la température peut changer dans une seule journée !
Prête au cas où...








13 juillet - Emerson, Karlstad, 94K

Chaleur intense et faible vent favorable. Arrivée aux USA et première journée de camping chez nos voisins du sud pour faire plaisir au cousin Pierre. En fait, il s'agit plutôt d'un dodo sous la tente obligé car le seul motel de Karlstad, petit bled de quelque 950 habitants, affiche "Complet" pour la fin de semaine, toutes les chambres ayant été réservées pour un mariage.  Un nuit offerte gratuitement dans un camping sans douche, sans eau chaude et bien évidemment sans piscine pour éteindre la canicule. Bonne nuit  pour Josée malgré la chaleur, les jappements d'un chien mal élevé et quelques passages de trains; quant à Hélène, elle n'a pas fermé l'oeil de la nuit. 

Les filles m'annoncent que la communication sera plus difficile aux États-Unis car le forfait de téléphone cellulaire Roger's ne fonctionne qu'au Canada. 







14 juillet - Karlstad, Thief River Falls, 63K

Départ du camping à 6h30. Il fait chaud. Voici ce que nous en dit Josée.

6h30 c'est encore trop tard considérant la chaleur torride qu'il fait présentement au Minnesota. La chaleur et la mauvaise nuit pour Hélène auront eu raison de notre niveau d'énergie et d'endurance au 63e km. Nous avons roulé bien en-deça de l'objectif que nous nous étions fixé mais la décision d'arrêter était évidente à prendre dans les conditions. Ramenons les valeurs de base: le plaisir, rouler à l'intérieur de nos limites. C'est ainsi que nous pourrons poursuivre ce périple dans des conditions agréables autant que faire se peut.
Je voulais ajouter notre moment fort de la journée: un don de $100 (US) de Jerry résident à Thief River Falls et qui allait travailler à faire du pavage en asphalte dans cette chaleur ! Ce Jerry nous a dit que le Canada lui avait sauvé la vie à 2 reprises. Il a abordé Hélène dans un Petro Pumper alors que nous tentions de nous rafraîchir avec un Popsicle aux fraises !!! Il est revenu nous voir après avoir fait son plein d'essence pour me demander comment j'avais découvert que mon fils est autiste. Il me dit qu'il est inquiet car sa petite-fille de 2 ans ne parle pas encore. Un bon Papi ce Jerry !
Une telle générosité me dépasse...littéralement. Un pur inconnu qui offre spontanément un billet de 100$ à 2 inconnues du Canada pour une fondation qui ne se trouve pas dans son propre pays !!! Ces gens que nous rencontrons à chaque jour me font découvrir la belle facette trop souvent cachée de notre planète qui ne nous est pas présentée dans les journaux ou à la télévision, celle d'un peuple sensible, accueillant, sympathique et généreux. Merci Jerry de t'être intéressé à nous, et nous te levons notre chapeau de te rendre à ton travail d'asphaltage dans cette chaleur torride!


15 juillet Thief River Falls - Bagley 105K

5H15. Direction sud vers Bagley au Minnesota.  L'impression de ne pas avancer car la destination se trouve à l'est. Et pourtant elles s'en viennent nos belles cyclistes dans la chaleur de l'été. Ce jour-là pourtant, les nuages les protègent d'un soleil trop ardent et elles jubilent. Deux crevaisons en une seule journée ce qui porte le total des crevaisons à six. Pas mal pour 2900K. Leur ombre en ce petit matin tranquille nous salue.









lundi 9 juillet 2012

Maudites "bibites"


6 juillet,  Regina - Wolseley, 102K
Message de Josée : Journée dédiée à mon ami Mauril décédé le 28 avril et dont ce serait le 75e anniversaire aujourd'hui .

Une belle journée d'été ensoleillée, léger vent du sud, la journée parfaite pour un tour de bicycle. Je vous imagine vraiment mes amies, le sourire aux lèvres, votre casque de vélo bien arrimé sur votre tête - on protège ce que l'on a de plus précieux ou de plus faible, c'est selon - les cuissards bien ajustés sur votre c… endolori, comptant un, deux, trois avant de monter Blackie dans un ensemble parfait. Vous roulez quelques kilomètres, les endorphines ont à peine le temps de vous envahir le cerveau que vous vous apercevez que des Frappe-à-bord ont décidés de vous accompagner. Compagnie indésirable s'il en est une. Elles tournent autour de vos casques inlassablement cherchant la meilleure place pour atterrir et vous bouffer un morceau de peau, te faisant hurler de rage Josée, toi qui ne peux pas lâcher le guidon pour les chasser pendant que ta bonne amie Hélène tente tant bien que mal de te protéger en essayant de les remercier de leurs services. Mais elles reviennent ces Mouches à Chevreuil, elles sont tenaces, elles ne lâchent pas, elles persévèrent pendant toute la journée, suivant votre rythme, allant même jusqu'à voler à 30K à l'heure. Et je me dis soudain qu'elles vous ressemblent ces bestioles dans leur opiniâtreté, leur ténacité. Une petite recherche sur le web m'apprend qu'elles se nomment Chrysops, qu'elles sont tenaces, fatiguantes et qu'elles ont de bien beaux yeux.

Je vous décerne donc pour ce jour du 2000ième kilomètre de la traversée, le totem de "Chrysops persévérantes" à moins que vous ne préfériez "Mouches à marde fatiguantes".

C'est vrai qu'elles ont de beaux yeux.



Mon cousin Pierre devra encore patienter pour voir notre équipement de camping sur photo car nous logeons au Wolseley Motel.  La propriétaire Doreen nous offre de nous conduire à l'épicerie pour acheter le nécessaire pour le souper, le déjeûner et le dîner de demain.  Et son conjoint Lloyd nous offre son garage pour remiser Blackie pour la nuit.  Je l'ai dit et je le redis, les gens que nous rencontrons sont serviables et sympathiques !  Nous réparons les chambres à air, nous lubrifions les chaînes de notre Blackie, un entretien minimum pour la poursuite de notre traversée. (Josée)

7 juillet,  Wolseley, Moosomin, 123K

Faits saillants:

  • Une autre journée en compagnie des Chrysops aux beaux yeux
  • Vent de l'ouest pendant les 103 derniers kilomètres
  • Dîner aux abords de la highway assises sur un coussin (voir photo)
  • Rencontre de deux "jeunes" cyclistes d'Ottawa qui traversent le Canada
  • Dernière journée en Saskatchewan




On se repose le c...












8 juillet, Moosomin, Brandon (Manitoba), 142K


Il faut qu'on parle d'Alexandre. Hier nous sommes allées chercher Elie et Maxim au Camp du Lac Trois Saumons. Immersion dans un microcosme inconnu pour moi: tous ces jeunes qui crient, qui courent, qui rient, qui sautent, qui lèvent les bras, qui chantent, tous ces enfants accompagnés par des moniteurs souriants qui prennent leur rôle de jeunes adultes au sérieux. Un milieu de vie que votre blogueuse, fille de ville et de macadam n'a pas connu dans sa jeunesse. Ce petit monde bouillonnant d'énergie que je regardais un peu comme on regarde un film de science-fiction qui nous parlerait de ce qui se passe sur autre planète, me figeait dans une sorte de mutisme qui me donnait un air abasourdi, cette mine ahurie qui fait toujours vivement réagir ma pétillante Marie. Nous nous sommes faufilées dans des allées exigues avec notre gros camion pour aller chercher d'abord les bagages de Maxim: un sac à dos dont le poids me laissait supposer qu'il contenait quelques briques au fond et une immense poche que Marie peinait à porter jusqu"au véhicule stationné un peu plus loin. Et c'était sans compter l'oreiller, le sac de couchage et le matelas de sol. Tout ça seulement pour le premier enfant! Une chance que nous avons un "truck".

Nous avons parcouru ensuite un labyrinthe d'étroits chemins de terre battue qui longeaient le lac pour atterrir finalement dans un autre stationnement qui se trouvait au moins à 500 mètres de la cabane où nous devions récupérer les effets d'Élie. Non, les vieilles matantes ne seront pas les portefaix. Nous demandons de l'aide et nous avons la chance de voir apparaître Alexandre, un beau et fort jeune homme accompagné d'Élie et nous apprenons que c'est l'accompagnateur de notre neveu autiste. Je dois dire que cette rencontre avec Alexandre m'a impressionnée. Sa présence tranquille auprès d'Élie, son dévouement et sa simplicité m'ont rassurée. Élie nous a avoué qu'il a fait pipi au lit certaines nuits: "C'était pas bien de faire pipi hein?" et Alexandre de répondre: "C'est des choses qui arrivent mon Elie, c'est pas bien grave." Et pourtant nous avons appris que notre gardien avait passé quelques nuits dans le camp auprès d'Élie pour le réveiller à toutes les heures pour qu'il ne mouille plus son lit. Alexandre est celui qui essaie de faire baisser l'anxiété de l'enfant, celui qui tente de comprendre la différence, qui ne la juge pas et qui apprend à reconnaître les faiblesses de son protégé et de maximiser ses forces. C'est celui par qui le bonheur essaie de se faufiler dans les cerveaux méconnus de ces enfants différents. Et je me dis que pour qu'il y ait d'autres Alexandre, il faut des sous pour les fondations qui s'occupent de fournir ce genre de service. Encore merci aux filles qui luttent contre leurs limites pour une oeuvre qui leur tient à coeur.

Je reviens au Manitoba. Voici la copie du courriel de Josée qui nous raconte sa mésaventure du 8 juillet.


Pas une histoire de mouches à chevreuils mais de guêpe...en ce 8 juillet au Manitoba.

Je portais mon sous-vêtement Ice Breakers sous mon maillot de vélo et elle est entrée de plein fouet sous mon sous-vêtement !  Imagine le reste, je criais comme une folle, j'ai pu freiner et m'éjecter de Blackie sans nous entraîner dans un accident ... Je ne voulais qu'une chose, retirer mon maillot et j'ai réussi sans devoir enlever mon casque !  Le maillot a fait un vol plané !!! Mais, cela n'aura pas suffi, je l'entendais encore bourdonner !   Elle n'était pas sous mon maillot mais sous mon sous-vêtement et elle continuait à me piquer la maudite !!!  Je n'ai fait ni un ni deux, j'ai voulu arracher mon sous-vêtement au plus sacrant pour me rendre compte qu'il ne passait pas par-dessus mon casque.  Le tout s'est soldé par une crise de nerfs et des larmes sur le bord de la transcanadienne !!!!  J'ai eu peur et mal.  Ma chère compagne qui veillait sur moi et qui m'a apporté du bicarbonate de soude à appliquer illico sur ce que je croyais être 2 piqûres... Hélène a été bonne pour moi, elle m'a dit qu'elle avait beaucoup de compassion pour moi... N'est-elle pas une personne avec une sensibilité exceptionnelle !  Au moment de prendre ma douche, j'ai constaté qu'elle m'avait piquée 4 fois l'enfant de chienne !!!  
Voici mon moment fort de la journée et l'autre moment fort, nos 142 km !
Josée qui décompresse après une salade rafraîchissante achetée chez Sobey's juste en face du Victoria Inn où nous logeons à Brandon.  (Encore un mega rabais sur la chambre et nos 2 déjeûners de demain matin sont inclus.) 

Un bon vent d'ouest très apprécié


Lunch à l'ombre






vendredi 6 juillet 2012

Enfin l'été


1 juillet 2012, Maple Creek, Gull Lake, 81K

Départ de Maple Creek vers 9H15 en ce matin de la Fête du Canada. Plutôt inhabituel pour nos lève-tôt. A 5H30, il vente et une pluie orageuse tambourine dans les fenêtres du motel. Après avoir pris des informations concernant la meteo, elles se décident à partir sous un ciel qui se dégage lentement. Finalement le soleil les accompagnera tout au long du parcours et le vent d'est les obligera à pousser plus fort sur les pédales et ralentira leurs ardeurs.

Quelques moments de la journée:

  • Le pneu avant (ouf!) est à plat le matin dans la chambre et (re-ouf!) elles peuvent réparer bien à l'abri dans la chambre du motel.
  • Du soleil et des coups de soleil sur les jambes, c'est enfin l'été.
  • Rencontre d'un jeune cycliste Anglais (57 ans) parti de Victoria le 14 juin et qui espère se rendre à Halifax en 45 jours…! Une petit tour de train sera peut-être nécessaire.
  • Souper dans un restaurant de "truckers" avec Normand Lapointe, un québécois devenu un cowboy de la Saskatchewan, pas de photo cependant pour le prouver.


2 juillet, Gull Lake, Herbert, 102K

Je laisse Josée vous raconter celle-là.

Un FABULEUX vent de l'ouest aujourd'hui et on tripait à l'os! Nous avons terminé notre journée à 12h30 et avions notre chambre au Lone Eagle Motel tenu par un couple d'origine suisse fort sympathique qui élève des alpagas.  Nous sommes super fières de notre journée que je qualifierais de facile, tout à l'opposé de celle d'hier qui fut ma plus difficile.  
Qui a dit que la Saskatchewan c'était plat ????  Que des routes vallonneuses, vallonneuses et vallonneuses !  Le cycliste canadien qui demeure en Angleterre nous a rejoint sur la route alors que nous prenions une pause jus, il s'appelle Gary, et il avait l'intention de se rendre jusqu'à Moose Jaw aujourd'hui, ce qui signifie 165 beaux petits km !!!  De deux choses l'une, il est plus fou que nous ou il a moins mal au derrière !  Si ce n'était de notre postérieur......qui nous fait suer...  Lorsque la journée est difficile à cause du vent comme hier, le cu...... me fait mal jusque dans le fond de la gorge! Et c'est sans exagération!!!  Hélène et moi avons 2 selles bien différentes et nous sommes dans la même situation !!!  Je m'ennuie de ma selle qui passe l'été chez-moi !!!!! 
Ha oui, un don de 10$ de Sue originaire de Hamilton Ontario qui admirait beaucoup ce que nous avons entrepris... C'était lors de notre premier arrêt collation ce matin au "truck stop" Husky à Swift Current.  Au même moment, nous avons également rencontré un couple du Témiscamingue qui parlait français, encore fort sympathique et très intéressé d'en savoir sur notre voyage !  Ils nous ont saluées lorsqu'ils ont repris leur route sur la transcanadienne vers Regina !  Les conducteurs de train continuent de faire siffler leur locomotive lorsqu'ils nous aperçoivent sur la route !!! 
Bref, super journée ensoleillée dont tous les cyclistes rêvent !  Un autre petit rêve dans notre grand rêve ! 

Notre 2ème rencontre avec Gary,
ce cycliste canadien Originaire d'Angleterre
qui a le vent dans les mollets !



3 juillet 2012, Herbert, Mortlach, 86K

20 hres 10,  pas de nouvelle des cyclistes. Elles sont pourtant très fidèles depuis le début de leur voyage pour nous raconter soit par courriel, soit par téléphone ou par clip audio, leurs rocambolesques aventures. Pas de nouvelles. Pas même un court message pour nous fournir les statistiques pour Mariette.  Je regarde Marie et lui dis: "Et si on les cherchait avec le localisateur de iPhone?" Aussitôt dit, aussitôt fait. On les retrouve au milieu de nulle part à Mortlach, à quelque 45 kilomètres de leur destination. Inquiètes, on envoie un court message pour avoir des nouvelles. Peu de temps après, on reçoit un coup de téléphone qui nous en dira long sur cette journée difficile.

Dans sa voix, on sent que Josée est fatiguée. La journée la plus difficile du voyage nous dit-elle, un vent de face qui les étouffe presque tellement il leur souffle son haleine au visage, des kilomètres et des kilomètres à lutter inlassablement contre cette violence et à n'avoir qu'une seule pensée dans la tête et dans les jambes, avancer, avancer coûte que coûte. A un moment le long du parcours, leur vitesse n'est que de 10K à l'heure.  Après quelques heures, une pause sur le bord de l'autoroute pour un petit gueuleton vite avalé, cachées tant bien que mal sous une bache.

Après avoir roulé environ 80K, elles décident d'arrêter la torture et de planter leur tente dans un camping pour la première fois du voyage abandonnant l'idée d'atteindre la destination prévue: Moose Jaw.  Elles arrivent à Mortlach, minuscule localité où elles croient trouver un terrain pour camper. Malheur… le camping se trouve à cinq kilomètres à l'est. Elles entrent dans le seul café de la place pour y réfléchir à l'abri pendant au moins une heure et demie. La propriétaire de l'endroit leur offre de planter leur tente dans la cour arrière. Josée sort et cherche un endroit qui les protégerait du vent d'autant plus qu'elles ont appris qu'il y avait des risques de tornades dans les environs. Finalement, la propriétaire de la galerie The Urban Painter avec qui Hélène avait engagé la conversation leur offrira d'utiliser leur caravane pour la nuit. Quel soulagement. Les filles camperont donc pour la première fois du voyage.

Plus tard, Josée me dira qu'une tornade a touché le sol de la Saskatchewan à environ 100K au nord de Mortlach.   



Et ce n'est pas de la neige... Matériau
quelconque non identifié

Tornado clouds




Première nuit de camping

Sandra Zacker, the "Urbain Painter"
à Mortlach qui nous a hébergées


4 juillet, Mortlach, Regina,  122K

Copie intégrale d'un courriel reçu de Josée le 5 juillet, jour de congé.
Les accotements se détériorent sur l'autoroute transcanadienne mais les champs de canola sont magnifiques et enjolivent le décor de la Saskatchewan qui est déjà splendide avec ses vallons, ses champs, ses arbres esseulés, ses chevreuils qui n'ont pas appris depuis le dernier siècle que de traverser l'autoroute en s'immobilisant en plein milieu de la voie était chose dangereuse, et ses troupeaux de vaches qui fixent leur regard sur les 2 filles un peu cinglées qui passent tout près sur un seul bicycle à 2 roues.  Je me réjouis d'apercevoir un lac à l'odeur de varech (le seul lac que nous ayons vu, le Reed Lake) et les quelques étangs qui rafraichissent les bécassines et les canards avec leurs petits.   Nous roulons seules pendant des heures sans apercevoir l'ombre d'une maison qui nous donnerait l'impression d'une Saskatchewan habitée, très peu d'accomodations entre les villes et les villages.  Nous devons prévoir notre dîner dans la glacière.  Bien des victuailles dans cette indispensable glacière;  des fraises séchées puisées dans mon garde-manger à la maison avant mon départ pour Vancouver qu'Hélène n'apprécie guère, les barres énergétiques et barres granola achetées avant notre départ, les amandes et les noix de Brésil, les fruits, les crudités, le fromage, le jus, les tortillas, la viande ou les sandwichs achetés à l'épicerie du coin, le chocolat Lindt, les croustilles, les bouteilles de jus, le yogourt pour le déjeûner du lendemain matin.  Ça fait du poids à traîner direz-vous, vous avez raison!  Mais nos muscles ont besoin de bien manger !!! 
Nous sommes parties à 6h30 AM de Mortlach ce matin, après une mauvaise nuit, une 3e consécutive à cause des trains qui crient aux 15 minutes durant toute la nuit et cette nuit, les batailles de chats et les aboiements incessants d'un chien gripette se sont mis de la partie.  En guise de déjeûner, nous avons grignoté dans la roulotte de Sandra Zacker et de son conjoint ce qu'il nous restait dans la glacière pour faire un fond dans notre estomac jusqu'au prochain déjeûner à Moose Jaw.  Nous prenons comme prévu notre "vrai" déjeûner chez Smitty's à Moose Jaw une heure et demi et 42 km plus tard.  Au moment de reprendre la route, une fois assises sur la selle qui nous fait souffrir, je demande à Hélène de jeter un coup d'oeil au pneu arrière et vlan, notre 4ème crevaison du voyage !!  Notre moyenne à date, 1 crevaison par tranche de 500 km !  Alors, on enlève les sacoches, la remorque, on met nos gants de vinyle et on sort nos talents de mécano !  La cause de la crevaison:  une broche de métal comme la fois précédente, une broche comme celles que l'on retrouve sur les brosses de BBQ.  
Nous traversons la ville de Regina afin de se trouver une chambre à proximité d'un "laundromat", ce qui ne semble pas être courant à Regina, nous décidons de loger au Chateau Regina Hotel qui nous offre une suite au prix d'une chambre régulière.  Je ne vous dis pas tout ce que nous pouvons y retrouver dans cette suite de peur de donner l'impression que nous faisons un voyage de richissimes !!!  Mais ce confort sera salutaire et réparateur pour notre journée de repos demain, et... nous avons accès à une laveuse et une sécheuse !  Je ne peux passer sous silence la gentillesse des deux réceptionnistes de l'hôtel qui avaient le ventre à terre pour nous aider à transporter nos bagages et à remiser bien en sécurité notre tandem dans une salle de réunion de l'hôtel barrée sous clef.  Vraiment, les gens sont tellement avenants et sympathiques !!! 
Cette fois, c'est moi qui se rue dans la douche pour entre autre chose enlever la double couche de crème solaire, celle de la veille et celle du jour !!!  :-) Puis je reçois un heureux appel de mon chum sur Face Time qui était en compagnie de mon fils, de ma filleule qui prend soin de Martin-Pierre, et de sa mère, mon amie Marie-Josée.  Quel bonheur d'avoir pu les voir et leur parler !  Vivement FaceTime !!! 

 5 juillet, Regina, Jour de congé

Épicerie, pharmacie, lavage, bike shop, visite touristique et repos..............